Trafic d’êtres humains
Plus de 45 millions de personnes sont victimes du trafic d’êtres humains dans le monde et sont les esclaves de l’un des commerces les plus criminels et rentables de la planète.
Des adolescentes thaïlandaises sont kidnappées dans les rues pour être vendues à des tenanciers de bordels. Des adolescents américains sont kidnappés et forcés de travailler au Mexique. En Afrique, des enfants orphelins sont capturés, drogués et forcés de se joindre à des milices meurtrières. Des jeunes filles indiennes sont vendues comme esclaves domestiques par des trafiquants se présentant comme des recruteurs. Des Nigérians à la recherche d’une vie meilleure sont vendus comme esclaves en Libye. Des femmes et des jeunes filles sont mariées contre leur volonté à des étrangers.
L’esclavage moderne
Toutes les 30 secondes, quelque part sur la planète, il y a une victime du trafic d’êtres humains. En dépit du fait que l’esclavage est interdit dans tous les pays du monde, il y a beaucoup plus d’esclaves aujourd’hui qu’il n’y en avait à l’apogée du commerce de l’esclavage, il y a des siècles. Aujourd’hui les marchands d’esclaves font 30 fois plus de « profit de leur investissement» qu’aux 18ème et 19ème siècles.
Selon The Global Slavery Index 2016 (Index International sur l’Esclavage), on estimait à 45,8 millions le nombre de personnes dans le monde qui étaient réduites en esclavage. L’esclavage des temps modernes, également appelé « trafic d’êtres humains », englobe n’importe quel type de travail forcé et de servitude domestique. C’est le trafic de la prostitution, les mariages précoces et forcés, le vol d’organes, les enfants-soldats et l’asservissement par l’endettement.
Chaque fois qu’une personne est forcée de faire quelque chose qu’elle ne veut pas faire, pour peu ou pas d’argent et sous la menace voire de la maltraitance physique ou mentale, c’est de l’esclavage.
La majorité de ces esclaves se trouvent dans cinq pays (Inde, Chine, Pakistan, Bangladesh et Ouzbékistan). Mais cette situation touche le monde entier et ne connaît pas de frontières. Les pays développés, tout comme ceux du tiers-monde, sont confrontés à ces crimes contre l’humanité, graves et cruels. Des facteurs économiques et sociaux comme l’augmentation de la population, la migration massive, la corruption du gouvernement et la discrimination, ont rendu les peuples plus vulnérables au trafic humain. Les pauvres, les marginalisés et les illettrés sont parmi les proies les plus faciles, et 71% des victimes sont des femmes et des jeunes filles.
Une économie criminelle
Le trafic d’êtres humains rapporte gros, même s’il est difficile de le quantifier avec précision tant sa nature criminelle est clandestine. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime – UNODC), le trafic d’êtres humains rapporte 150 milliards de dollars chaque année. C’est l’une des plus grandes économies criminelles de la planète, après la drogue et le trafic d’armes.
Malheureusement, le calcul est terriblement simple. Les marges de profit sont élevées parce que les gens peuvent être vendus à de nombreuses reprises. Si un trafiquant de drogue ou un marchand d’armes doit acheter davantage de produits pour satisfaire la demande, un trafiquant sexuel peut vendre la même personne encore et encore. Siddharth Kara, économiste spécialiste de l’esclavage et membre du Carr Center for Human Rights Policy de la Harvard Kennedy School, a estimé que 50 % des profits du trafic d’êtres humains venaient du trafic sexuel, chiffre qui est d’autant plus impressionnant que les victimes de ce trafic représentent seulement 5 % des personnes vivant en esclavage.
Les professionnels du sexe sont obligés d’avoir des relations sexuelles avec 10 à 15 « clients » par jour. L’âge moyen de ceux qui sont contraints à la prostitution est de 12 à 14 ans. À partir de leur premier acte de prostitution forcée, ces victimes ne vivront, en moyenne, que sept années, car elles sont susceptibles de contracter le sida ou d’être assassinées. Les fugueurs sont particulièrement vulnérables. Statistiquement, un adolescent sur trois sera abordé par un trafiquant sexuel dans les deux jours après avoir quitté la maison.
Les rapports de l’UNODC montrent que 28 % des victimes du trafic humain sont des enfants, et ce pourcentage atteint plus de 60 % dans des régions comme l’Afrique sub-saharienne, l’Amérique centrale et les Caraïbes. Bien des fois, ces esclaves semblent libres, mais en réalité, ils sont contrôlés par la menace, la punition, la duperie et la coercition. Les victimes se font piéger contre leur volonté à la vue de tous.
Le travail forcé est la forme la plus courante de trafic d’êtres humains et représente 65% des esclaves, d’après l’Organisation internationale du travail (OIT). Dans de nombreux cas, des trafiquants « aident » à introduire des immigrés clandestins dans un pays et leur confient un travail peu ou pas rémunéré. Des esclaves sont contraints à un travail manuel pour soutenir des industries comme l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière, l’exploitation minière et la pêche. Les activités d’aide à domicile ont aussi leur part, qu’il s’agisse de nettoyeurs, de plongeurs, de femmes de chambre ou de jardiniers.
Quelque 15,4 millions de personnes sont piégées dans des mariages forcés et 44 % d’entre elles ont été forcées de se marier avant l’âge de 15 ans. Les plus jeunes victimes connues avaient neuf ans.
Des associations internationales contre le trafic d’êtres humains
Un manque de connaissance des droits de l’Homme fondamentaux rend les gens vulnérables et conduit à un état d’esclavage. En particulier quand il s’agit de ceux qui deviennent esclaves à cause d’une dette et ne se rendent pas compte que leur « prêteur» commet un crime. C’est pourquoi l’éducation aux droits de l’Homme constitue l’une des meilleures armes dans la guerre contre le trafic d’êtres humains.
Les associations internationales Tous unis pour les droits de l’Homme et Des jeunes pour les droits de l’Homme, ainsi que de nombreuses organisations partenaires, travaillent sans relâche à remédier à cette situation. Ces deux associations sont devenues des porte-paroles contre cet esclavage des temps modernes. Elles ont organisé plus de 100 manifestations, conférences et tables rondes sur le trafic humain. Les messages : « Pas d’esclavage », « Pas de torture » et « Pas de détention arbitraire » ont déjà été diffusés à plus de 350 millions de personnes dans le monde.
L’actrice Marisol Nichols est devenue une voix puissante de ce mouvement. Elle a créé la Fondation pour un monde sans esclavage (FSFW) et combat les violations des droits de l’Homme depuis plus de dix ans. Ceci afin que la législation fédérale et celle des différents États changent l’approche des États-Unis envers le trafic sexuel des enfants.
La Fondation pour un monde sans esclavage (FSFW) collabore avec des organisations établies comme Operation Underground Railroad (OUR) pour sauver les jeunes victimes et arrêter les trafiquants. Le fondateur de l’organisation OUR, Tim Ballard, et les membres de l’organisation, qui sont d’anciens officiers de la CIA, des membres de la Marine américaine et d’autres professionnels hautement qualifiés pour mener des opérations spéciales, infiltrent les marchés noirs où l’on vend des enfants. Ces équipes qualifiées pour franchir tous les obstacles identifient les trafiquants et viennent au secours des esclaves, de concert avec la police locale. Ils remettent ces rescapés sur pied et s’assurent que les auteurs soient tenus responsables par le système de justice pénale.
Au Mexique, Rosi Orozco consacre sa vie à lutter contre le trafic d’êtres humains et à aider les victimes à reprendre leur vie en main. Elle a constaté que : «De plus en plus de jeunes font entendre leur voix, non seulement pour secourir les personnes réduites en esclavage, mais aussi pour prendre position et s’opposer au milieu criminel qui encourage l’esclavage. »
Toutes ces associations jouent un rôle crucial. C’est un combat pour protéger les libertés fondamentales et la dignité que chaque personne mérite.